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le titre : thornytorinx

j ' ai vomi partout . Partout où j 'ai pu .Autant que j ' ai pu .

N ' importe où , n ' importe quoi , n ' importe quand .

J ' ai vomi avec mon index et mon majeur aggripés au fond de ma gorge .

J ' ai vomi à PARIS et à LONDRES , j ' ai vomi à TOKYO .

J ' ai vomi au réveil , sous la pluie , sous le soleil .En plein jour .

Je me suis relevée jusque tard dans la nuit pour vomir .

J ' ai vomi dans les toilettes de la maison de ma mère , dans les toilettes des appartements de mes copines , dans celles de mon école et dans celles des boîtes de nuit .Puis les toilettes elles-mêmes sont devenues obsolètes .Alors j ' ai vomi partout .Dans les rues .

Je dînais en famille et je partais rejoindre des amis .

Je montais dans ma voiture une demi-heure après avoir fini de manger .

Il fallait faire vite , trouver une rue sombre . je me garais comme une hystérique , je sortais et j ' allais m ' appuyer sur le capot .

Parfois , je laissais la portière ouverte pour mieux me cacher . Je vomissais debout , le bras gauche tendu sur la carrosserie , deux doigts de la main droite enfoncés dans le gosier .

Le vomi mettait un long temps avant de s ' écraser au sol dans un bruit de vase terrible et flasque , ça éclaboussait mes chaussures . Si des gens passaient à ce moment - là , je n ' avais pas peur , ils devaient penser que j ' avais trop bu ou, mieux que j ' étais enceinte .

Je m ' en foutais . Je prenais un kleenex pour m ' essuyer les mains .

Je saignais mes lèvres en rouge vif d ' un coup d ' oeil dans le rétroviseur , je remontais en voiture et j ' allumais la radio .

Je traversais PARIS comme une furie en fumant des cigarettes . J ' étais la reine du monde , rien ne pouvait m ' atteindre , j ' allais faire la fête avec mes amis , que m ' importait que ma gorge soit devenue un sablier ?

Elle est là l ' histoire . L' histoire d ' une fille qui veut être mince et qui se fait vomir .
voilà un aperçu pour dire que ce livre est génial , CAMILLE DE PERETI aussi , l ' anorexie beaucoup moins mais elle va mieux maintenant et c ' est tant mieux .

et ben

tant que toi tu ne le deviens pas c'est ce qui compte ! tu es parfaite mon

merci mon

Heyhey!

je viens de terminer "the catcher in the rye", de Salinger!

c'est génial, j'ai plus l'habitude de vrais livres qui ne parlent pas d'économie ou d'un de ces trucs débiles..

en gros, c'est un mec de 17 ans qui est dépressif... à mort... il est différent, et il voit le monde différement des autres et il n'arrive pas à se faire à ce monde de faux semblants... ces gens débiles qui racontent n'importe quoi bornés dans des attitudes de communautarisme ou je ne sais quoi... (il n'arrêtait pas de dire "phony" mais même si je comprend je ne saurais pas le traduire...)

c'est vachement bien écris, en anglais of course, on sent l'américain et cette vision de la vie, j'ai adoré

bon, le livre date de 1945, but who cares?
c'est un écrivain américain... il est sûrement lu dans les écoles américaines (y'a plein de books qui l'analyse)

évidemment, c'est le livre qui a inspiré "the good girl"...

holden caulfield...
j'adore...

il m'a fait pensé à holden évidemment, et à donnie...

je le recommande!

Seems to be very interesting...

A ajouté sur ma liste

oui vraiment intéressant!

Je n'en doute pas...

J'ai aussi celui sur le financement du terrorisme à acheter

très bon programme

Yes ! Et c'est de ta faute !!

Je déterre un vieux topic !

C'est parce que je viens de lire "Un homme accidentel" de Philippe Besson et j'ai adoré !
C'est beau, c'est triste (un peu comme BBM) et ça se lit super vite


Voici un extrait... Le début du bouquin...

Ce matin, je vais plutôt mieux que les jours d'avant: cette nuit, j'ai rêvé de lui. Jack Bell. Enfoiré de Jack Bell. Je me suis réveillé avec le souvenir de son visage. C'était incroyablement doux.

Dans mon rêve, Jack souriait. Pourtant, il était plutôt du genre taciturne. J'ai jeté un coup d'oeil à l'heure qui s'affichait en cristaux liquides sur le cadran de la radio et appuyé mécaniquement sur le bouton «on». Aussitôt, j'ai entendu la voix martiale de George Bush, il se félicitait une fois de plus d'avoir écrasé les troupes de Saddam en six semaines. Le sourire de Jack s'est évaporé.

Et puis, avant de lancer la pub, l'animatrice a dit, avec l'intonation langoureuse d'une hôtesse de l'air: «Vous écoutez Sky One, nous sommes le 17 juin 1991, il est 8 h 15, la température est de 19°, je vous souhaite une excellente journée.» J'ai pensé: c'est un anniversaire. Il y a un an exactement, je faisais la connaissance de Jack. A croire que nos rêves ne doivent rien au hasard.

Par la fenêtre de la chambre, j'ai observé la grisaille légère de juin. Dans cette ville écrasée de lumière, où le ciel est lavé en permanence par les brises marines du Pacifique, les matinées sont curieusement embrumées à cette époque de l'année. Je me suis toujours demandé pourquoi mais je n'ai jamais posé la question à personne. Sans doute un phénomène météorologique banal. Je ne suis pas assez curieux. Et, de toute façon, je ne changerais rien au temps qu'il fait.

Enfoiré de Jack Bell. La première fois que je l'ai rencontré, franchement je ne me suis pas douté qu'il allait foutre ma vie en l'air. Pourtant, quand je me repasse le film, je me dis que ça crevait les yeux: ce type trimballait des désastres. Evidemment, au premier regard, on ne voyait que sa gueule d'ange, sa dégaine de voyou. Et puis sa jeunesse, qui ressemblait déjà à un jouet cassé.

Je savais qui il était. Tout le monde le savait. Il suffisait d'avoir ouvert un magazine au moins une fois dans sa chienne d'existence. Il revenait des enfers, c'est ce que les journalistes expliquaient à longueur de colonne et c'est ce que le môme lui-même répétait à longueur d'interview. Comment aurais-je pu deviner qu'il y retournerait à la vitesse d'un cheval au galop, vers les enfers? Ou plutôt comment aurais-je pu deviner qu'il m'y entraînerait?

Moi, j'étais juste un type sans histoire. Juste un flic qui faisait correctement son boulot. Je n'avais pas choisi ce métier par vocation, il ne faut rien exagérer. Mais tant qu'à faire un boulot pareil, autant être consciencieux. J'avais été affecté dans les beaux quartiers, sur les hauteurs de la ville. Beverly Hills, ça fait rêver pas mal de gens. Moi, ce qui scintille ne m'a jamais vraiment intéressé mais j'ai préféré les voisinages rutilants aux banlieues abîmées où les mecs se bastonnent toutes les nuits. On risque moins sa peau sous les palmiers et le long d'avenues rectilignes entretenues par des jardiniers que dans des bas-fonds encombrés de seringues et de douilles de revolver. Je n'ai pas l'étoffe d'un héros, je n'ai jamais cherché à montrer que j'étais un dur. Les caïds, je les laisse à ceux que ça fait bander.